Top 9 des plus grosses coûteuses faillites de startup
Parmi les nombreux points qu’un startupper doit prendre conscience, c’est celui de l’échec. Ce dernier est inhérent à l’entrepreneuriat. Oui, statistiquement*, il y a plus de chances que votre entreprise échoue qu’elle ne réussisse.
Pour illustrer ce point, l’on pourrait prendre l’image d’une pyramide.
Tout au-dessus de celle-ci, sur la pointe, quelques licornes. Puis, en descendant, sans atteindre le milliard de dollars de valorisation, nous avons de très jolies boîtes à la croissance significative et promise à des jours heureux.
Toujours en descendant, des entreprises, rentables mais sans plus.
Encore plus bas, d’autres entreprises, plus nombreuses mais à peine rentables; et pour certaines d’entre elles, elles perdent même de l’argent. Leurs survies ne tenant qu’à la grâce de subventions ou d’un trésor de guerre constitué à la faveur d’une levée de fonds réussie. Et, enfin, la base constituée d’un amoncellement de cadavres d’entreprises, de projets mort-nés.
Cela étant dit, ce n’est pas une raison pour ne pas se lancer ou continuer. Juste comprendre qu’échouer est un lot commun, et la réussite un privilège aussi rare que précieux (et dont la chance n’est pas étrangère).
L’objet de ce top est à la fois de vous permettre de relativiser mais aussi de vous sensibiliser à des dangers ignorés, méconnus ou sous-estimés qu’ont connus de nombreuses startups pour qui les meilleurs auspices s’annonçaient.
Note : il y a large majorité d’acteurs américains, cependant, une petite exception avec deux européens (dont au moins un sera peut-être familier aux gourmets).
*Allez soyons précis, pour certaines sources, le taux de faillite est d’environ 40% pour une start-up non accompagnée et de 20% pour une startup accompagnée. Et selon d’autres, nous aurions un taux d’échec entre 60 et 75%.
FTX
Entreprise : FTX
Total financement divulgué : 2 billions de dollars (ou 2 milliards de dollars😉)
Je crois qu’on peut le dire ici : tout était fou ici : que ce soit le comportement du dirigeant (dont les longues heures à passer sur les jeux vidéos sont devenues légendaires), la valorisation (l’entreprise, en trois ans, a été valorisée 18 milliards de dollars), le montant de la levée (il est au top de notre classement) et surtout, surtout, la gestion très discutable de l’argent des clients de la célèbre entreprise spécialisée dans la bourse de cryptomonnaies.
Note : la levée s’est faîte en deux tours de table. La première ayant permis de lever 1 billion de dollars.
Sources : Investors Who Put $2 Billion Into FTX Face Scrutiny, Too, Arnaque FTX : Pourquoi personne n'a rien vu venir
Entreprise : Quibi
Total financement divulgué : 1,75 billions de dollars (ou 1,75 milliard de dollars😉)
Comme tous les crashs impliquant des montants astronomiques, ce crash est, de tous les points de vue, hors norme.
D’abord, c’est le 1er de notre classement*. Et toujours sur la question des aides, cette plateforme de streaming, spécialisée dans les formats courts et qui se voulait se positionner comme le “Netflix des vidéos courtes”, était soutenue par des célébrités telles que Steven Spielberg.
Ensuite, la durée de vie de cette startup, sans être exceptionnelle dans le milieu entrepreneurial, reste tout de même à souligner : 6 mois d’existence.
Les raisons de cet échec sont assez nombreuses : catalogue peu fourni (rappelons qu’en face le contenu proposé par Youtube était plus fourni et de meilleure qualité), un format adapté pour et, malheureusement, uniquement pour les mobiles, un prix considéré comme trop cher face à une concurrence gratuite (Youtube on l’a dit plus haut mais aussi Twitch et TikTok).
C’était. Depuis la mise au jour 23 janvier 2022, FTX est arrivé directement premier et a relégué Quibi à la 2nd place.
Entreprise : Katerra
Total financement divulgué : 1,5 billions de dollars
Kattera était une entreprise technologique, d’origine américaine, spécialisée dans la construction hors site.
Elle est aussi le plus grand échec pour SoftBank depuis son IPO (de l’anglais Initial Public Offering signifiant en français une entrée en bourse. Si vous souhaitez être incollable sur le vocabulaire propre à l’entrepreneuriat, c’est ici : “Le lexique ultime de l'entrepreneur”) raté avec WeWork.
En juin 2021, Katerra déposa le bilan blâmant l’épidémie du Covid-19 ainsi qu’une incapacité à lever de nouveaux fonds depuis la chute d’un prêteur, à priori Greensill Capital.
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Entreprise : WebVan
Total financement divulgué : 771 millions de dollars
On pourrait dire WebVan comme WTF.
Une levée de fonds record, une ambition forte, une idée disruptive, la start-up WebVan avait tout d’une future licorne. Et pourtant…
L’idée, aussi simple que révolutionnaire, consistait à livrer des produits alimentaires uniquement par internet. Et ce n’était pas tout : livraison gratuite à partir d’un certain montant et dans une fenêtre de 30 minutes au choix du client. Las.
Au plus fort de la croissance, la startup desservit pas moins de 10 villes américaines et projeta de s’étendre à 26 villes en 2001.
Mais la startup, tel Icare, se brûla les ailes en juin 2001.
En cause :
Une expansion agressive dans plusieurs villes sans éprouver comme il se fallait son Business Model au sein de son premier marché.
Un Business Model ciblant un marché sensible au prix plutôt qu’une cible davantage haut de gamme qui aurait été plus profitable.
Construire ses propres entrepôts et infrastructure depuis zéro plutôt que de s’appuyer sur les infrastructures de supermarchés existants.
Entreprise : Theranos
Total financement divulgué : 700 millions de dollars
Le projet était beau.
Fou même : fondé en 2003 par la jeune Elizabeth Holmes - elle avait 19 ans à l’époque - l’entreprise Theranos annonça avoir développé une technologie permettant des réaliser des tests sanguins peu coûteux. Voilà pour le fond. Et pour la forme, sensationnelle, la technologie en question tenait dans une boîte d’une taille à peine plus grosse qu’une boîte à chaussures.
Avec son annonce, la société de biotech promettait ainsi un futur radieux déjà nos pieds. Et à propos de pieds, les investisseurs les jetèrent joints dans le projet : c’est ainsi pas moins de 700 millions de dollars qui furent levés.
Las, en octobre 2015, une professeur en recherche médicale, Johan Loannidis, et plus tard le professeur Eleftherios Diamandis avec le journaliste d’investigation John Carreyou du Wall Street Journal, questionnèrent la validité de la technologie de Theranos.
La société dut faire face à une série de contestations juridiques et commerciales de la part d'autorités médicales, de l’organisation gouvernementale pour la santé Medicaid Services (CMS), des procureurs généraux des États, d'anciens partenaires commerciaux, et de patients.
Ceci sans compter les contestations en interne.
En juin 2016, on estima que la valeur nette personnelle de Holmes était passée de 4,5 milliards de dollars à pratiquement rien. Après plusieurs années de lutte, de procès et de sanctions de la part de CMS, ce qui restait de l'entreprise fut dissous le 4 septembre 2018.
La compagnie Theranos, Elizabeth Holmes et l'ancien président de la société, Sunny Balwani, ont été accusés de fraude par la SEC en 2018.
Holmes et Balwani furent également accusés de fraude électronique et de complot, Holmes ayant été reconnu coupable de quatre chefs d'accusation en janvier 2022.
MAJ au 20 novembre 2022 : Elizabeth Holmes est condamnée à 11 ans de prison pour fraude. Source : “Le Parisien - Silicon Valley : la star déchue Elizabeth Holmes condamnée à 11 ans de prison pour fraude”
Retrouvez ici la critique du documentaire consacré à Elizabeth Holmes : The Inventor : Out for Blood in Silicon Valley (2019)
Entreprise : Essential Products
Total financement divulgué : 330 millions de dollars
Vous ne connaissez sans doute pas le nom d’Andy Rubin mais, si vous n’utilisez pas d’iPhone, il y a 99,9% de chances que vous utilisiez son système d’exploitation (OS) si vous êtes possesseur d’un Androïd.
Oui, derrière Google, il y a le célèbre OS Androïd, et derrière celui-ci, nous avons le créateur qui officiait qui, après son départ du célèbre moteur de recherche, partit pour fonder sa propre compagnie.
De très jolies innovations, un très beau parcours du fondateur, n’ont, hélas, pas suffi pour faire un succès commercial d’Essential ce nouveau smartphone et permettre à la jeune pousse de se développer.
En cause : son design innovant, pour “l’époque”, n’a tenu qu’un mois. Un mois seulement a, en effet, séparé la sortie d’Essential de l’iPhone X. De plus, le smartphone Essential a joué que sur le marché U.S là où l’ensemble des concurrents sont présents sur un marché mondial.
Cela plus d’autres sujets d’ordre commercial ont douché l’enthousiasme de potentiels investisseurs. Point fatal quand l’entreprise avait alors besoin de cash pour poursuivre son développement.
L’aventure se terminera en février 2020 avec moins de 3 ans d’existence.
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Entreprise : Quirky
Total financement divulgué : 185,3 millions de dollars
Si l’on devait résumer le projet de cette société : « Vous en avez rêvé, Quirky le réalise, et le commercialise ».
Cette iconoclaste entreprise se proposait en effet de réaliser tout rêve d’inventeur. Pourvu que son invention ait été, au préalable, soumise au vote de la communauté de Quirky.
Le problème de Quirky ? Peut-être de vouloir s’occuper de tout. Ingénierie, fabrication, logistique, marketing et vente au détail étaient laissés au soin de l’entreprise.
Mais même quand vous récupérez 90% des profits, cela n’est pas suffisant. Surtout comparé à d’autres startups laissant la main aux seuls porteurs de projet.
Entreprise : Quixey
Total financement divulgué : 164,2 millions de dollars
Quixey était une entreprise basée à Mountain View, en Californie. Elle s’était surnommée « le moteur de recherche pour apps »… Les utilisateurs pouvaient ainsi trouver l’application en décrivant ce qu’ils cherchaient dans leurs langues natives.
L’entreprise a dû fermer en février 2017 en partie à cause de son incapacité à rembourser un prêt fourni par un actionnaire, l’e-commerçant Alibaba.
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Entreprise : Lilliputian Systems
Total financement divulgué : 150,4 millions de dollars
Le système Nectar, dont l’entreprise Lillputian Systems devait assurer la commercialisation, avait ses racines au sein du laboratoire technologique Microsystems du MIT (Institut Technologique du Massachusetts).
Le système en question permettait d’utiliser le butane afin de recharger les appareils électroniques.
L’entreprise a dû fermer en 2014. En cause, un certain nombre d’erreurs stratégiques dont celui d’avoir, peut-être, quitté trop tôt le MIT…
Source : http://www.betaboston.com/news/2014/07/31/lilliputian-systems-mit-spin-out-that-raised-150-million-runs-out-of-fuel/
Entreprise : Loon
Total financement divulgué : 125 millions de dollars
Je vais faire appel à votre mémoire.
Vous souvenez-vous de ce projet porté par une filiale de la holding Alphabet Inc. (la même holding qui est derrière Google) ? Non ? Pour rappel ou information, il s’agissait de permettre un accès à internet via une flotte de ballons survolant l’atmosphère.
Après un travail de 9 ans sur ce projet, la holding a annoncé début 2021 la fin de ce projet.
En cause : l’absence d’un business model rentable, de solides partenaires pour un projet ô combien ambitieux et un obstacle de taille mal pris en compte au début du projet : l’absence de connexion internet n’est pas tant dû à un problème de budget, d’ailleurs le réseau internet mobile s’est considérablement étendu entre-temps, qu’à un problème d’analphabétisation de la population ciblée.
Entreprise : Take Eat Easy
Total financement divulgué : 17,7 millions de dollars
Le seul européen de notre classement.
Le belge Take Eat Easy, à l’instar d’Uber Eats, Deliveroo ou encore de Just Eeat, était, juste avant sa fermeture courant 2016, un service de livraison de repas à domicile.
Fondé en 2012 par, Chloé Roose et son frère Adrien Roose, Take Eat Easy a plongé pour des erreurs presque classiques pour ce type de startup.
Les déclarations d’Adrien Roose, cofondateur et ex CEO de la startup, après la fermeture du service vont en ce sens : des revenus ne couvrant pas les charges de fonctionnement et incapacité à lever lors d’un troisième tour de table.
Entreprise : Alice.com
Total financement divulgué : 13,9 millions de dollars
Alice.com (à ne pas confondre avec l’ex-fournisseur d’accès à internet) était une plateforme de mise en relation entre artisans torréfacteurs et consommateurs finaux.
Fondée en 2008, l’entreprise a brutalement fermé son service. Raison invoquée par Nacho Smalo, le président du marché européen : le manque de possibilités de financement…
Note : cette fermeture concernait le seul marché espagnol et faisait suite à une décision de se concentrer sur le marché américain mais il semblerait que cette orientation n’ait pas pu porter ses fruits.
Seed, série A, série B, etc. comme nous l’avons vu, une startup peut mourir à n’importe quel moment.
Ainsi de tirer comme 1er enseignement qu’une levée de fonds réussie n’augure en rien de la pérennité d’une startup.
Et concernant les raisons d’échec, elles sont diverses. D’ailleurs, arrêtons-nous quelques instants sur quelques-unes d’entre elles. Nous pourrions les classer en deux catégories.
Dans la première raison des échecs, nous avons le manque de liquidités, une équipe défaillante, une concurrence trop forte, une absence de Product Market Fit, un business model introuvable.
Ces sujets -je vais être un peu dur- restent de la responsabilité entière de l’entrepreneur.
En effet, nous sommes ici entre de la bonne gestion, de posséder la capacité de mettre le focus comme savoir le stopper et tester très vite autre chose quand les circonstances l’exigent (et ne pas rester entêté), avoir l’obsession produit et donc être plus que sensible aux retours clients.
Dans la seconde, nous avons la chance… Une bonne équipe, une excellente tenue des comptes, une surveillance de chaque dépense, etc. Vous pouvez en effet avoir tous ces points aux feux verts et échouer tout de même. Une mauvaise conjoncture, une épidémie, etc.
Ainsi, de manière très philosophique, je serais tenté de dire que réussite ou pas, de se demander ce que le voyage entrepreneurial est de nature à vous apporter aussi bien sur le plan professionnel que personnel, réussite du projet ou pas.
Vous pouvez rater une boîte. Une seconde. Et ainsi de suite. Mais statistiquement, vous finirez par réussir. Mais la réussite ne venant pas toute seule, l’objet ici sera d’être meilleur entrepreneur à chaque nouvelle boîte. Et, idéalement, pas seulement : meilleur de la veille.
Voici tout de même quelques articles avec quelques conseils à suivre pour vous donner un maximum de chances : “3 choses à savoir pour faire décoller votre business”
Sources :
Et pour terminer cet article sur une note plus joyeuse :
Revenir au début de cet article sur le top des plus grosses coûteuses faillites.
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